Qui est Speedy Graphito ?
Né en 1961 / PARIS
Speedy Graphito, de son vrai nom Olivier Rizzo, est un artiste urbain parisien né en 1961, qui fait partie des pochoiristes des années 80.
Il commence à peindre dans la rue en 1983. Il est d’abord maquettiste, et c’est dans ce travail qu’il rencontre « Cap’tain Fluo », un photographe, avec qui il crée le groupe « X-Moulinex ».
L’année suivante, ce groupe se dissout, et Olivier repart faire des pochoirs et des peintures seul ; la signature n’est donc plus « X-moulinex » mais « Speedy Graphito », c’est sa première occasion d’utiliser réellement son pseudonyme.
Il le met partout, comme un slogan. Il n’a pas encore de lieu d’exposition, et prépare ses pochoirs chez lui. Il découvre de nouvelles façons de peindre ; ce sont d’abord de drôles de petits personnages inspirés de la culture maya. Il est en effervescence, petit à petit, il se fait connaître et fait des rencontres intéressantes avec d’autres artistes. Il commence à exposer dans des galeries.
A partir de là, Speedy fait plein de découvertes et d’expériences au niveau artistique, voyage au Maroc, au Sénégal… Dans les années 90, sa vie n’est plus la même. Moins confortable. Puis 1998 lui offre un voyage virtuel sur Vénus, 1999 un travail autour de la vidéo et de la photographie sur « Vénus ».
Depuis ses fresques colorées qui ont enchanté les murs de Paris aux débuts des années 80, sa peinture n’a jamais cessé d’évoluer. Ses toiles s’exposent à travers le monde et de nombreuses expositions lui sont consacrées.
Son style original et percutant reste sa marque de fabrique. Speedy Graphito porte sur le monde un regard très personnel et se nourrit de la mémoire collective pour créer un nouveau langage universel.
Aujourd’hui, son œuvre est devenue une référence. Il fait figure d’icône et son influence sur les nouvelles générations d’artistes et sur le paysage culturel actuel n’est plus à prouver. Depuis ses premiers pochoirs sur les murs et les trottoirs de Paris, c’est au développement d’un véritable artiste que nous assistons ; à sa maturation. Il aurait pu fixer son style, « exploiter le filon » et rassurer sans doute ceux qui s’intéressent à son travail. Sa démarche est tout autre. Nous sommes vraiment dans la prise de risque, dans la recherche. Certes, le fond du travail reste le même, il est le monde qui nous entoure, celui de la consommation, du jeu électronique, de la publicité. La palette aussi est là pour nous le rappeler ; des couleurs franches, tranchées, toujours juxtaposée avec davantage de noir qu’auparavant. Mais le travail que nous livre Speedy prend de la profondeur, devient musique, télévision. Il se concentre davantage. Chaque tableau est un univers complet où rien de manque de ce qui fait son originalité. Un univers de l’immédiat, du jetable, et en même temps une intemporalité dans le choix de ses sujets. L’inspiration de l’Amérique des années 50 se mêle à la sigillographie moderne, à ces sceaux publicitaires qui envahissent notre vie, nous brouillent la vue et l’entendement. Tout ce qui peut en fait nous énerver, il le superpose, l’entre mêle et s’en amuse, nous forçant ainsi à prendre du recul et à analyser en perspective tout ce chaos publicitaire. Il reste aussi fidèle à la bande dessinée, au manga, à ce graphisme si particulier qu’il sait parfaitement maîtriser et détourner. Chaque tableau se suffit à lui même et on retrouve en le regardant la même verve qui guide son pinceau et ce même clin d’œil malicieux d’un artiste jamais blasé, jamais fatigué de créer, de chercher. Un artiste curieux et à l’affût des travers de notre société, de ses symboles et de ses faux dieux. Le veau d’or est toujours debout, et c’est presque tant mieux !